Maroquinerie F O R C H A T
- Laureen Decouard
Laureen, c’est ma voisine de vallée.
Il m’a fallu quitter ma forêt et traverser la Vallée Verte pour rejoindre celle du Brevon où, perchée sur son Coteau, elle m’accueilla avec un grand sourire et son tablier.
Laureen est une artiste, une manuelle. De ceux qui ont besoin de façonner avec leurs mains, de créer. Un pied dans son atelier suffit à s’en rendre compte: au milieu des outils et des cuirs se trouvent des sculptures, des peintures. Des mondes différents qui se côtoient et se complètent. Un panel de matières, de textures et de couleurs.
Quand on lui demande ce qui l’a mené jusqu’au cuir, elle répond volontiers:
«J’ai cherché assez longtemps ce qui pourrait m’animer et où pouvait bien être ma place. Pas facile de savoir qui on est ou qui on veut être. Je savais surtout que je voulais travailler avec mes mains pour reposer la tête d’un mental trop agité. »
C’est après « plusieurs virages et rebondissements » qu’elle découvre le travail du cuir. Attirée par le concret, le palpable, la maroquinerie devient « une sorte de philosophie: chaque étape est un travail de patience et de minutie qui se cache derrière l’artisanat ».
Une approche qui, par la concentration, la beauté du geste et la dextérité, permet de toucher du doigt l’instant présent.
Et si la Maroquinerie F O R C H A T
est axée sur la création (avec l’upcycling en ligne de mire), Laureen met également son savoir-faire au profit de la réparation, aux côtés d’un artisan compagnon genevois.
Un autre pan du métier, encore plus concret, qui se veut très varié et encore plus engagé: « réparer les affaires abîmées des gens, ça les rend heureux et en plus, ça roule à l’encontre de cette consommation de folie. »